lundi 31 octobre 2011

Stade Toulousain VS Toulouse FC : deux utilisations de Twitter différentes.



L’utilisation des réseaux sociaux et plus particulièrement de Twitter est dorénavant intimement liée à la communication des clubs sportifs professionnels. Que ce soit en Ligue 1 ou en Top 14, les deux championnats les plus suivis et les plus populaires de France, rares sont les clubs qui se privent encore de ce moyen de communication direct avec leurs fans.
Après ce weekend qui a vu jouer les deux équipes toulousaines, l’une contre le Stade Français, l’autre contre le Stade Rennais, j’ai eu envie de mettre en comparaison leur utilisation respective de Twitter.
En effet, si le média utilisé est le même pour les deux équipes, le fonctionnement est lui complétement différent. Soyons clairs, nous avons d’une part le mauvais exemple, d’autre part le bon.

Le Stade Toulousain ( @stadetoulousain) est arrivé sur Twitter assez récemment, le 16 mars 2011 plus précisément. On remarque d'abord une présentation de page sobre, sans graphisme spécifique qui ne donne pas envie de rester très longtemps. 
Depuis leur arrivée, les « Rouge et Noir » ont réussi à séduire 5283 abonnés et ont tweeté 1221 fois. Malheureusement, le Stade ne suit que 34 personnes sur le réseau. Parmi ces happy few, les joueurs du club, les partenaires et les autres équipes du Top 14. 




Le Toulouse Football Club ( @ToulouseFC ) quant à lui a ouvert son compte le 17 juin 2009 doit deux ans avant les rugbymen. 27188 personnes sont abonnées et les Violets ont tweeté 5835 fois. En revanche, le compte du club est abonné à 3729 twittos. La page proposée est complètement liée à la charte graphique du club et fait donc apparaître le compte Twitter comme un outil de communication fortement lié à la stratégie globale ( cf photo en tête d'article).

Allons un peu plus loin que ces simples chiffres maintenant. La différence en termes de followers ou de tweets peut s’expliquer par l’ancienneté du club sur le réseau. En deux ans, les Violets ont eu le temps de s’adapter à Twitter, de comprendre les méthodes de recrutement, d’autant plus que le club toulousain fait appel à une agence pour gérer sa communication digitale. Mais tout ne s’explique par cette arrivée précoce.

Twitter est un réseau où l’interactivité est capitale. Plus un compte tweete, plus il a de chances d’être retweeté, connu et suivi. En s’intéressant à ses fans, en les suivant, le TFC crée une complicité que seul Twitter peut permettre. Dans le cas d’un club qui a du mal à fidéliser un public, et qui a du mal à remplir le Stadium, l’opération est bénéfique. Le supporter que je suis prend plaisir à discuter avec le club, à voir des réponses aux questions que je peux me poser, à proposer des idées pour que le club s’améliore et développe sa notoriété et à être écouté. L’utilisation de Twitter est donc extrêmement bénéfique pour le club dans sa nouvelle stratégie de communication axée sur l’ancrage au sein de son territoire et la proximité avec son public.

A l’inverse, le Stade Toulousain n’est pas en recherche de notoriété. C’est le club le plus titré de France et d’Europe. L’ouverture du compte Twitter a donc été pensée comme la création d’un nouvel organe de communication officiel. En ne s’abonnant qu’à seulement 34 personnes, le club montre clairement son manque d’envie d’engager un échange avec ses supporters. Partant du principe que la notoriété du club n’est plus à faire et que l’impact de Twitter sur le développement du Stade serait minime, les toulousains se contentent de live-tweeter leurs rencontres et d’annoncer les informations que l’on retrouve également sur leur site web. On peut donc douter de l’utilité de ce réseau dans la communication du stade. Il est important de noter également que les utilisateurs de ces réseaux sont à la recherche d’un échange avec leur club. En évitant le dialogue, par manque d’implication ou par peur des réactions, la présence d’un club sur Twitter peut se révéler contreproductive. En effet, il y a un risque de mécontentement et de frustration des supporters qui peuvent mal prendre le fait que le club ne réponde pas à leurs interrogations.

En élargissant cette réflexion on peut se rendre compte que certains clubs tels que Evian Thonon Gaillard   (@ETGFC), n’utilisent Twitter que comme relais de leur fan page Facebook. Dans le cas de ce club nouvellement promu en L1 et peu connu en France, la stratégie semble être mal maitrisée. En effet, le club s’intéresse aux autres utilisateurs en suivant un peu plus de 200 personnes mais il ne répond presque pas aux supporters les laissant un peu seuls. C’est dommage car l’ETG ne bénéficie pas de l’aura dont peut bénéficier l’Olympique de Marseille (@OM_officiel) ou le Paris Saint Germain (@PSG_Inside), deux autres clubs passifs et pourrait développer sa présence dans le paysage footballistique français en étant plus à l’écoute et en réagissant plus aux mentions reçues.

En conclusion, même s’il est intéressant de noter que la grande majorité des clubs français en est venue à utiliser Twitter, beaucoup ne prennent pas assez le temps, n’ont pas assez l’envie ou souffrent d’un manque de compétences pour exploiter au maximum les capacités de ce nouveau média. Cela pose le problème de la gestion de la communication dans les clubs sportifs. Embaucher un community manager comme au Chambéry Handball (@chamberySH_hand)? Former son responsable de communication ? Externaliser ? Les solutions sont nombreuses et doivent être adaptées en fonction de la notoriété du club et de sa structure.

Et vous ? Comment interagissez vous avec votre club de cœur ? Facebook ? Twitter ? Aimez-vous avoir des réponses ou considérez-vous le compte Twitter comme un fil d’infos ? 

1 commentaire:

  1. Bravo et merci pour cet article, particulièrement sur la partie concernant l'ETG. C'est très clair, le club n'exploite pas ou vraiment très peu leurs comptes Facebook et Twitter.

    Ils ne répondent pas sur Twitter, d'ailleurs j'imagine même qu'ils ne lisent rien, et sur Facebook, ils ne font que les commentaires en live des matchs, et des concours pour gagner des places. Ils ne lisent même pas les commentaires faits. Le reste, c'est juste une reprise automatique des actus du site officiel.

    Et pourtant, plus que tout autre club ils auraient tout intêret à le faire puisque le club joue maintenant dans une toute autre partie du département qu'à l'origine, ce qui lui permettrait de fidéliser les anciens et recruter les nouveaux. Mais ce n'est pas comme ça qu'ils le voient, visiblement ça coute trop cher d'avoir un community manager...

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