L’Euro, l’Euro… Tout le monde en parle en ce moment. On nous en parle
avec la Grèce, avec l’Espagne, le Portugal… Mais non ! Stop !
Un coup d’œil sur le calendrier et sur le vrai Euro, celui qui débute
demain. Celui-là personne n’en parle…
Demain, à 18h, la Pologne et la Grèce
ouvriront les hostilités. Ce sera parti pour 3 semaines de compétition, 3
semaines de foot non stop ! De quoi déchainer les passions, créer des
rassemblements populaires… Mais pour l’instant, rien. Quelques lignes dans les
journaux mais pas beaucoup plus…
Alors, comment se fait-il que cet événement passe autant inaperçu en
France ? L’Euro, selon les dires des spécialistes est plus difficile à
gagner qu’une Coupe du Monde. C’est la compétition la plus prestigieuse, celle
dont le niveau est le plus relevé. Si l’on enlève le Brésil et l’Argentine,
cette compétition rassemble en effet les plus grandes nations de football et
les meilleurs joueurs du Monde. Comment expliquer ce désamour ou pire ce
désintérêt ?
Etat des lieux en 3 points.
Un calendrier défavorable
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La faute à François ? |
Cette année, l’Euro est coincé au milieu d’un calendrier qui lui veut
du mal. Nous sortons d’une campagne présidentielle longue et très riche au
niveau de l’occupation médiatique. Suite à la campagne, nous avons eu un
changement de président, ce qui a également favorisé une exposition médiatique
forte.
La séquence présidentielle terminée, nous nous retrouvons avec le
premier tour des législatives dès dimanche. Autant dire qu’en cette période de
crise, la chose politique est omniprésente et occulte un peu les
divertissements et le sport. D’autant plus qu’au niveau du sport, l’actu du
moment c’est Roland Garros. Nadal, Djokovic, Tsonga… Plus forts que Ronaldo ou
Benzema ? Ca semble bien être le cas…
Le souvenir de Knysna
Un regain d’intérêt pour le rugby, pour le tennis… A quand la pétanque
en prime time ? Autant vous dire que le niveau actuel et le passé récent
de l’Equipe de France ne nous aide pas à créer un engouement autour de cette
compétition. Dans la tête du supporter lambda, le traumatisme et le ridicule de
Knysna sont toujours présents. Pire, pour beaucoup de personnes, l’attitude de
certains joueurs est impardonnable. Ainsi, nous nous retrouvons à devoir
soutenir et encourager des joueurs comme Evra ou Ribery, ceux que tout un pays
détestait il y a deux ans. Malgré une bonne série de 21 matchs sans défaite, on
ne peut pas dire que le jeu tricolore fasse rêver et peu nombreux sont ceux qui
imaginent les Bleus aller très loin dans cette compétition. A eux de nous
prouver le contraire, à eux de faire partir une flamme au fur et à mesure des
matchs gagnés… Je prends le pari !
La mort des sélections
Enfin, le dernier point important à mes yeux, et c’est un avis purement
personnel concerne le manque d’affection constant à l’égard des sélections
nationales. Plus qu’un désamour, les nations meurent à petit feu. Petit à
petit, les clubs occupent tout l’espace du football contemporain. Il devient
tout aussi difficile et prestigieux de gagner une Ligue des Champions que de
gagner une Coupe du Monde. Les calendriers sont plus que chargés pour les
joueurs évoluant dans les clubs majeurs du foot européen. Lorsque ces derniers
arrivent en sélection, ils sont littéralement cramés autant physiquement que
mentalement.
Résultat : un manque d’envie, un manque de fraîcheur et des
performances plus que moyennes. Les exemples sont nombreux et on pourrait citer
Ribery, Messi ou encore Ronaldo. Ces joueurs, capables de débloquer à eux seuls
un match avec leur talent arrivent dans des sélections où ils agissent plus
comme un poids qu’autre chose.
Alors que faire me direz-vous ? Alléger les calendriers de
club ? Ce n’est pas à l’ordre du jour. Favoriser les sélections ? Non
plus. Prenons comme exemple les garanties récentes obtenues par le feu G14 en
ce qui concerne l’indemnisation des joueurs blessés en sélection. L’avenir est
aux clubs. Et aux clubs de haut niveau. Les sélections serviront à amuser la
galerie pendant la période estivale…
Quel avenir pour l’Euro ?
On peut donc légitimement se poser la question de l’avenir de l’Euro et
des compétitions nationales. Dans un football où les émirs et les russes
arrivent à coup de milliards, les sélections semblent être le parent pauvre.
Chaque année, le serpent de mer de la ligue fermée refait surface. Le lobbying
des clubs majeurs est fort dans ce sens là et il est clair que cette mutation
entrainerait la mort des compétitions nationales telles que nous les entendons.
Un mal pour un bien ? Je vous laisse relire l’article que Joueurdebuzz y
consacrait il y a quelques mois.
Une compétition majeure commence demain et personne n’en parle. Va t’on
parler un peu de l’autre Euro pendant un mois ? Un Euro finalement pas si
éloigné de l’autre… Un Euro où l’Allemagne risque de gagner et où la Grèce se
fera éliminer. Coïncidence ? Je ne crois pas.
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