Alors que l’Espagne rayonne sur le football européen et mondial grâce à sa sélection et à ses deux clubs phares que sont le Real Madrid et le FC Barcelone, on ne peut pas en dire autant sur son économie. Cette crise se ressent également dans son championnat et ce n’est pas un hasard si Malaga a été racheté par un qatari.
Maintenant, c’est au tour de Getafe, club de la banlieue madrilène. Acheté en avril 2011 par le Royal Emirates Group, le club entame sa mutation vers ce qui deviendra le Getafe Team Dubai le 1er Juillet 2012.
La première étape aura lieu à la fin du mois d’octobre. En effet, le futur propriétaire du club, le cheikh Butti bin Suhail al Maktoum débarquera à la tête d’une expédition de plusieurs dizaines de personnes souhaitant rencontrer des entrepreneurs espagnols afin de parler gros sous.
Le Royal Emirates Group est un consortium de 64 entreprises exerçant dans des domaines aussi diversifiés que le transport aérien, les médias, l’immobilier ou encore le pétrole. On comprend alors vite l’intérêt pour ces chefs d’entreprise de rencontrer leurs homologues espagnols etouffés par la situation économique difficile du pays.
En effet, l’achat de ce club n’est qu’une action de relations publiques visant à s’intégrer dans une stratégie globale. Le REG a prévu ainsi d’investir dans le tourisme, l’énergie solaire ou encore l’industrie pharmaceutique.
Mais le premier projet est, lui, d’ordre touristique. La localité de Guadix, en Andalousie, a été choisie pour héberger un vaste ensemble thermal. Ce site a été choisi pour sa proximité avec l’Alhambra, visitée par environ 2 millions de touristes par an. L’idée est donc de faire de l’Espagne un gigantesque terrain de jeu pour toute la population du Moyen Orient et de créer dans ce pays une vitrine des Emirats qui donne envie de découvrir cette culture. Pour arriver à ses fins de séduction, le cheikh envisage la création d’un pavillon islamique présentant la religion musulmane et la culture moyen-orientale au sein du stade ou à proximité.
Contrairement au Paris Saint Germain, à Manchester City ou à Malaga qui sont les trois exemples les plus marquants de clubs rachetés par les qataris ou émiratis, le rachat de Getafe inquiète les supporters. En effet, cette acquisition n’est pas celle d’un riche prince souhaitant s’amuser en temps réel et développer un peu ses affaires à côté. Il s’agit d’un achat purement business. Le club de foot n’est qu’un soutien à l’ambition du Royal Emirates Group. C’est un joli produit d’appel sur une carte de visite. Un produit permettant de s’intégrer en douceur à l’économie espagnole afin d’y jouer un rôle de plus en plus important.
Cette arrivée, malgré ce qu’elle pourra apporter au club, est inquiétante. Il n’y a aucune vision sportive de la part des propriétaires. Le seul salut peut venir du fait que le président actuel soit conservé pendant 5 ans. Mais que se passera t’il après ? Une fois le business développé ou liquidé, qu’adviendra t’il du club ? De son histoire ? Les supporters se le demandent et ils ont bien raison…
Cette acquisition fait franchir une nouvelle étape au rachat des clubs par de riches étrangers. Les russes blanchissaient leur argent, les qataris (ex : PSG) s’amusaient en développant leur aire d’influence, les consortiums tels que le REG, eux, n’en ont rien à faire du sport et voient le club comme un simple outil de développement.
Alors, quelle sera la prochaine étape ?
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