jeudi 7 juin 2012

La crise de l'Euro !



L’Euro, l’Euro… Tout le monde en parle en ce moment. On nous en parle avec la Grèce, avec l’Espagne, le Portugal… Mais non ! Stop !

Un coup d’œil sur le calendrier et sur le vrai Euro, celui qui débute demain. Celui-là personne n’en parle… 
Demain, à 18h, la Pologne et la Grèce ouvriront les hostilités. Ce sera parti pour 3 semaines de compétition, 3 semaines de foot non stop ! De quoi déchainer les passions, créer des rassemblements populaires… Mais pour l’instant, rien. Quelques lignes dans les journaux mais pas beaucoup plus…

Alors, comment se fait-il que cet événement passe autant inaperçu en France ? L’Euro, selon les dires des spécialistes est plus difficile à gagner qu’une Coupe du Monde. C’est la compétition la plus prestigieuse, celle dont le niveau est le plus relevé. Si l’on enlève le Brésil et l’Argentine, cette compétition rassemble en effet les plus grandes nations de football et les meilleurs joueurs du Monde. Comment expliquer ce désamour ou pire ce désintérêt ?

Etat des lieux en 3 points.

Un calendrier défavorable

La faute à François ? 
Cette année, l’Euro est coincé au milieu d’un calendrier qui lui veut du mal. Nous sortons d’une campagne présidentielle longue et très riche au niveau de l’occupation médiatique. Suite à la campagne, nous avons eu un changement de président, ce qui a également favorisé une exposition médiatique forte. 
La séquence présidentielle terminée, nous nous retrouvons avec le premier tour des législatives dès dimanche. Autant dire qu’en cette période de crise, la chose politique est omniprésente et occulte un peu les divertissements et le sport. D’autant plus qu’au niveau du sport, l’actu du moment c’est Roland Garros. Nadal, Djokovic, Tsonga… Plus forts que Ronaldo ou Benzema ? Ca semble bien être le cas…

 Le souvenir de Knysna

Un regain d’intérêt pour le rugby, pour le tennis… A quand la pétanque en prime time ? Autant vous dire que le niveau actuel et le passé récent de l’Equipe de France ne nous aide pas à créer un engouement autour de cette compétition. Dans la tête du supporter lambda, le traumatisme et le ridicule de Knysna sont toujours présents. Pire, pour beaucoup de personnes, l’attitude de certains joueurs est impardonnable. Ainsi, nous nous retrouvons à devoir soutenir et encourager des joueurs comme Evra ou Ribery, ceux que tout un pays détestait il y a deux ans. Malgré une bonne série de 21 matchs sans défaite, on ne peut pas dire que le jeu tricolore fasse rêver et peu nombreux sont ceux qui imaginent les Bleus aller très loin dans cette compétition. A eux de nous prouver le contraire, à eux de faire partir une flamme au fur et à mesure des matchs gagnés… Je prends le pari !

La mort des sélections

Enfin, le dernier point important à mes yeux, et c’est un avis purement personnel concerne le manque d’affection constant à l’égard des sélections nationales. Plus qu’un désamour, les nations meurent à petit feu. Petit à petit, les clubs occupent tout l’espace du football contemporain. Il devient tout aussi difficile et prestigieux de gagner une Ligue des Champions que de gagner une Coupe du Monde. Les calendriers sont plus que chargés pour les joueurs évoluant dans les clubs majeurs du foot européen. Lorsque ces derniers arrivent en sélection, ils sont littéralement cramés autant physiquement que mentalement.

Résultat : un manque d’envie, un manque de fraîcheur et des performances plus que moyennes. Les exemples sont nombreux et on pourrait citer Ribery, Messi ou encore Ronaldo. Ces joueurs, capables de débloquer à eux seuls un match avec leur talent arrivent dans des sélections où ils agissent plus comme un poids qu’autre chose.
Alors que faire me direz-vous ? Alléger les calendriers de club ? Ce n’est pas à l’ordre du jour. Favoriser les sélections ? Non plus. Prenons comme exemple les garanties récentes obtenues par le feu G14 en ce qui concerne l’indemnisation des joueurs blessés en sélection. L’avenir est aux clubs. Et aux clubs de haut niveau. Les sélections serviront à amuser la galerie pendant la période estivale…

Quel avenir pour l’Euro ?

On peut donc légitimement se poser la question de l’avenir de l’Euro et des compétitions nationales. Dans un football où les émirs et les russes arrivent à coup de milliards, les sélections semblent être le parent pauvre. Chaque année, le serpent de mer de la ligue fermée refait surface. Le lobbying des clubs majeurs est fort dans ce sens là et il est clair que cette mutation entrainerait la mort des compétitions nationales telles que nous les entendons. Un mal pour un bien ? Je vous laisse relire l’article que Joueurdebuzz y consacrait il y a quelques mois.


Une compétition majeure commence demain et personne n’en parle. Va t’on parler un peu de l’autre Euro pendant un mois ? Un Euro finalement pas si éloigné de l’autre… Un Euro où l’Allemagne risque de gagner et où la Grèce se fera éliminer. Coïncidence ? Je ne crois pas.

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